Une décennie de jeux vidéo, ce sont des souvenirs d'heures passées à courir de déception en extase, de frayeurs en émerveillement, d'agacement en satisfaction… Mais c'est aussi l'avènement de la HD avec des jeux qui s'invitent sur des écrans de tailles conséquentes et des consoles Next Gen qui ont suivi cette évolution.
Comment sélectionner seulement trois jeux quand des dizaines de titres nous ont touchés. Il sera impossible de faire l'unanimité avec ce choix puisqu'il est guidé par une part non négligeable de subjectivité. Mais partager les ressorts, le gameplay, le souvenir évoqué par les jeux choisis, sera le moteur de cet article. Le choix est fait; la guerre de trois n'aura finalement pas eu lieu puisque étonnamment le choix s'est imposé. Le jeu vidéo chevillé au corps, parfois "nuit et jour à tout venant, je" jouais, "ne déplaise" à mon entourage. "Vous jouiez?", me demanderez-vous. "Et bien:" partageons maintenant. Et sachez que la passion vit des hauts et des bas propices au débat et aux discussions passionnées de passionnés. Mais pour l'instant, lisez les hauts qui vous donneront peut-être l'envie de jouer.
"Dead Space", l'histoire emprunte à certains monuments du cinéma pour le plus grand plaisir du cinéphile. C'est '2001, l'odyssée de l'espace' qui a prêté son monolithe pour ajouter du mystère à l'intrigue. Mais c'est aussi Alien (le premier) qui nous plonge dans un huit-clos où claustrophobie et lumières blafardes sont de mise. La peur est captivante et lorsque les ressorts sont distillés avec maestria, on plonge à pieds joints.
L'horreur et le gore, n'en déplaisent à certains, sont également des ressorts utilisés avec des créatures, les nécromorphes, qui dérangent. Le fan de science-fiction ne sera pas non plus insensible à l'histoire post-apocalyptique qui amène l'ingénieur Isaac Clarke (Isaac en hommage à Isaac Asimov et Clarke en hommage à Arthur C. Clarke) à déambuler dans le vaisseau spatial ISG Ishimura.
La terre a épuisé ses ressources naturelles et des vaisseaux cargos sont envoyés aux confins de l'univers afin d'exploiter celles d'autres planètes. Le Gameplay est redoutable et parfaitement équilibré dans le choix des boutons et des gâchettes. Les graphismes, bien que répétitifs, se prêtent parfaitement à une exploration où la peur est un réel apport. Le level design est également équilibré et on alterne entre puzzles à résoudre, phase d'apesanteur et collectes de munitions et de trousses de soins qui seront votre salut tout au long de ce cauchemar.
"Heavy Rain" était beaucoup attendu et le jeu a divisé. C'est cette césure entre les différentes sensibilités parmi les joueurs qui un film jeu vidéo sans concession. Le jeu est au service de l'histoire qui est elle-même au service des personnages. C'est un univers déroutant de prime abord pour le joueur mais sublimé par une bande sonore et un récit auquel on est suspendu tout au long du jeu.
Le gameplay utilise beaucoup les quick-time event (certains détesteront mais d'autres adoreront). On veut connaître la fin, le dénouement. Plongeon garanti. Un film, pas vraiment, un jeu vidéo, pas vraiment, mais Quantic Dreams nous a concocté une histoire interactive avec pas moins de 18 fins différentes. On peut donc y rejouer de multiples fois. Le tueur aux Origamis n'a donc pas fini de faire parler de lui, d'autant plus qu'un film devrait sortir sous peu.
"Street Fighter IV". La 3D est à l'honneur et la PS3 permet à ceux qui ont une tv 3D (et les lunettes qui vont avec) d'ajouter cette dimension. Mais Street Fighter est un jeu de baston 2D old school (avec des personnages et des décors présentant un rendu 3D tout de même) qui nous scotche grâce à un gameplay parfaitement huilé et d'une efficacité implacable.
La nostalgie participe bien entendu du choix de ce jeu. Mais Capcom a également su revisiter son classique pour nous émerveiller graphiquement. Et côté gameplay, c'est le nirvana (gamepad analogique de rigueur pour maîtriser les différents combos).
Avec six nouveaux combattants (Fei Long, Sakura, Cammy, Gen, Rose et Dan) ainsi que tous les autres personnages de la licence, les heures de jeu défilent (avec le mode online notamment) sans qu'on ait fait le tour de cette merveille. Alors plutôt Ryu ou Bison, ultra combo ou focus attaque?
En résumé, ce sont trois jeux complètement différents mais qui font tous les trois écho à d'autres jeux. Pour Dead Space, en filigrane ce sont les Resident Evil mais aussi Silent Hill (et en particulier Silent Hill 2 sur PS2) qui viennent à l'esprit. Heavy Rain vient en écho au jeu Fahrenheit développé à l'époque par un certain David Cage. Quant à Street Fighter, on peut dérouler toute la franchise des Street Fighter comme autant de souvenirs...